Les petits bonheurs confinés
Voici les poèmes choisis par les membres du Club de lecture, en mai, pendant le premier confinement. Bonne lecture.
Proposé par Jocelyne:
Dessinons, chantons, écrivons les petits bonheurs,
Oublions un instant nos peurs et nos douleurs,
Oublions aussi le virus tueur,
Abandonnons un instant nos labeurs
Laissons au placard nos rancoeurs
Ouvrons tout grands nos coeurs
Tournons nos regards vers le bonheur!
Et une pensée pour tous ces enfants au coeur "gros comme ça" mais à qui les chiffres et les mots, les dates et les noms... donnent bien du souci...
Proposé par Marie-Claude:
Poème du pou en temps de confinement
Maud Thiria, 4 avril 2020
C’est dur d’être
pou
quand la clé est sous
le paillasson
des écoles et des maisons
plus de tête où
se réfugier
plus de cheveux où
s’éclater
à plusieurs
orgie salée
de sang à sucer
on pou
rit
seul
on meurt
au bout de
plusieurs heures
sans pou
voir se nourrir
sur le dos
des nuques
en sueur
des bonnets
des écharpes
abandonnées
à l’heure
de la récré
que c’est dur d’être
pou
en ces temps
ripoux
sans pou
voir pulluler
sur une tête
une pou
ssette
à un mètre
de sécurité
ne pas pou
voir sauter
rester seul
à attendre
une tête où
se répandre
si seulement un baiser
venait
tout près
sauter
quitte à risquer
le vide
le bide
la pou
tre dans l’œil
mais sinon
on pou
rit
pou sans pou
à baiser
à sucer
à féconder
sur une tête
chevelue
où pou
voir se cacher
loin des pou
voirs nuisibles
des peignes et des pou
belles
des bombes
et des shampoo
car le pire
pour un pou
c’est finir
sur un chou
un crâne d’œuf
tout mou
brillant comme un
bijou
ou un genou
une piste
à mouche
lisse comme un caillou
ou sur un joujou
sans cheveux le doudou
ni poils
à sucer par-dessous
le pire
c’est finir
triste à en mou
rir
et complètement fou
au chant du
hibou
pouh !
Poème présenté par Marie Jo
Un texte de Sylvie
Proposée par Marie-Claude une chanson de Bourvil
Sans crainte des embûches,
Une abeille au réveil,
S'envola de sa ruche,
Chantant l'hymne au soleil.
La belle abeille a butiné les blés barbus,
La belle abeille a bu,
La belle abeille a vu,
Ce qu'abeille jamais de sa vie n'avait vu.
Posé sur une branche,
Elle vit un bourdon,
Qui fut pour elle cause,
D'une grande émotion.
Alors sans plus attendre,
Le bourdon très galant,
L'invita d'un air tendre,
En son appartement.
Les parois sont de verre,
Le plafond de papier.
Je suis seul locataire
En pleine liberté.
Notre petite abeille,
écoutant le bourdon,
à ces mots s'émerveille
Et fait deux grands yeux ronds.
Bientôt leur apparurent
Tous les bonheurs promis,
C'est un pot d'confiture
Qui leur servit de nid
Paroliers : Francis Blanche / Guy Pierre Marie Leopold Lafarge / Marc Cab / Charles Lephilipponnat
Poème de Pierre Bernard proposé par Cyrille